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Les anniversaires de marques horlogères en 2018

Pour certains, ce sont des jalons, tandis que d'autres les appellent anniversaires et, dans certains cas, commémorations. Le choix de la terminologie n’est pas anodin, car toutes ces dates n'ont pas le même poids, comme le montrent les exemples ci-dessous. Nous vous les présentons par ordre d'ancienneté des marques elles-mêmes.

Pierre Jaquet-Droz commence à fabriquer des horloges en 1738 et après un voyage en Espagne où il vend des pendules à la cour espagnole, il retourne dans sa ville natale de La Chaux-de-Fonds en 1759 avec suffisamment d’argent pour se concentrer sur la création des automates qui ont fait sa réputation. En 1784, il s'installe à Genève et y établit un atelier de fabrication de montres à complications. Malheureusement, quelques années plus tard, la Révolution française de 1789 balaiera presque totalement la clientèle aristocratique de la société. Pendant les 211 années suivantes, on n’entendra plus guère parler de la marque, jusqu’à ce que le Swatch Group rachète le nom et relance les anciennes tradition et production d'automates, allant même jusqu’à miniaturiser la technologie pour l'intégrer dans des montres-bracelets.

Urban Jürgensen indique 1773 comme année de sa fondation, alors même que Jürgen Jürgensen produisait des montres bien avant cette date. Le 19 janvier 1759, il entrait comme apprenti à la Guilde des l'Horlogers de la ville de Copenhague, au Danemark, et le 24 octobre 1765 présentait sa montre d'examen. Selon les règles de l’apprentissage de l'époque, il devint «compagnon» en entrepris un voyage de six ans dans les pays germanophones. C'est après cette période qu'il adopta l'orthographe germanique de Jürgen Jürgensen, au détriment de la danoise Jørgen Jørgensen, et, à son retour au Danemark, demanda à la guilde l'autorisation de fabriquer une montre à répétition comme son chef-d'œuvre. En 245 ans, la production de montres Jürgensen n'a jamais cessé, survivant même à un schisme dans la dynastie Jürgensen. Les deux sociétés séparées seront finalement réunies par un nouveau propriétaire sous une même marque, retournée en mains danoises, mais solidement implantée en Suisse, depuis 2014. Le CEO d'Arnold & Son, Florian Serex, préfère parler de commémoration plutôt que d'anniversaire. Bien que John Arnold ait inventé le terme chronomètre pour une montre de poche il y a 240 ans, la marque ne célèbre pas cet anniversaire, les origines d’Arnold & Son ne remontant pas à la fin des années 1700 mais à 1995, date de sa fondation à La Chaux-de-Fonds, en Suisse. Il n'y aura pas de grandes célébrations pour cette entreprise discrète qui produit quelques centaines de montres par an et préfère investir dans la production et la qualité plutôt que dans le marketing. Au lieu de cela, la maison a dévoilé une édition «hommage» du Tourbillon Chronomètre n°36.

L'année même où le train à crémaillère le plus raide du monde était inauguré au Pilatus, la montagne surplombant Lucerne, Carl Friedrich et Luise Bucherer ouvraient un magasin de montres et de bijoux à destination des nombreux touristes en visite dans la ville, avides d’air pur et des magnifiques paysages que les croisières en bateaux à vapeur autour du lac leur faisaient découvrir. De ces débuts relativement modestes, la société a évolué en entreprise mondiale comprenant notamment le plus grand magasin de montres et de bijoux au monde, à Paris. Le Groupe Bucherer a racheté le détaillant américain Tourneau l'année de son 130e anniversaire, enrichissant ainsi son réseau mondial de 28 points de vente supplémentaires aux États-Unis. Exploitée depuis 2001 en tant qu'entité indépendante, la marque horlogère créée par Carl F. Bucherer célèbre cette année le 10e anniversaire de son mouvement interne CFB A1000, utilisé pour la première fois en 2008.